Au Parc Chanot de Marseille, 240 professionnels de
l’événement se sont réunis à l’invitation de l’ANAé (Association nationale des
agences événementielles), du 9 au 11 juillet, pour réfléchir sur le thème
« Inventivité, Confiance, Utilité : quand l’événement
s’engage ». Depuis déjà quelques éditions, l’ANAé muscle le contenu de ses
Universités d’été. Et 2012 restera, en tous cas pour moi, comme un très bon
cru.
Ce travail sur le fond, s’il est poursuivi, permettra à terme à cet
événement de devenir un rendez-vous attractif et incontournable de la filière
événementielle. En dehors des temps de convivialité et de réseautage, je me
permets de revenir sur les quatre temps du programme.
Formidable Luc de
Brabandère !
La première conférence sur « Comment générer de l’inventivité ? »
par Luc de Brabandère, directeur associé de BCG (Boston Consulting Group),
lançait on ne peut mieux la réflexion. Mathématicien et philosophe, cet érudit
de 64 ans affirme qu’il est impossible de penser sans cadre prédéfini. Être
créatif, pour lui, c’est créer des cadres ou des structures mentales
différentes qui permettent aux idées nouvelles d’émerger. J’espère que cette
conférence pourra être diffusée prochainement sur le web, tellement sa
réflexion, pertinente et professionnelle, apporte à la fois du plaisir et une
information éclairante pour mieux travailler.
Pas d’agence
événementielle dans les présidentielles
La deuxième table ronde m’a laissé un peu sur ma faim. Avec
pour thème « Le retour en force de l’événement au cœur des Présidentielles
2012 », les représentants des équipes de communication des candidats (pour
l’UMP et pour le Front de Gauche) n’étaient jamais très loin du débat
politique, alors que l’auditoire attendait, je pense, d’en savoir un peu plus
sur la place de l’événement dans la stratégie de communication des candidats,
sur le rôle des communicants extérieurs et l’absence des agences conseil en
communication événementielle dans la campagne... Personne ne s’offusquait, par
ailleurs, que la grande majorité des images de ces meetings étaient produites
par les partis politiques eux-mêmes et fournies aux chaînes, en particulier
d’information continue. Seule Claire Sécail, chargée de recherche au laboratoire
Communication et Politique du CNRS, a intelligemment mis en perspective ce retour
au premier plan du meeting et du grand retour des meetings de rue, qui auraient
accueilli en cumulé, d’après un sondage Opinion Way, 4% des Français. Il faut
lire son article dans Le Monde du 2 mai 2012 « Une campagne tout en
meetings », qu’elle a co-signé avec Pascale Mansier (pdf ci-joint).
De spectateurs à
producteurs de contenus
Le 3e temps important s’est intéressé à l’utilité
sociale, culturelle et économique de l’événement. Les participants étaient
invités à créer un argumentaire pour promouvoir l’utilité de l’événement.
Plutôt habitués à subir l’événement, ils ont dû alors se muer en producteurs de
contenu, avec, il faut le dire, un peu de mal à se mettre dans un état d’esprit
de travail, pas très loin de la mer et sous un grand soleil... En charge de la
synthèse finale de cette partie, j’ai pu tourner sur la trentaine de tables de
réflexion et constaté que, malgré un format perturbant et une durée trop
longue, les idées ne manquaient pas. Il ne faut pas laisser sans suite ce
travail et cette production. Quelle que soit leur forme, une synthèse et un
retour sont impératifs.
Idem pour le 4e et dernier temps, consacré à la
manière de créer et d’entretenir une relation de confiance entre les acteurs de
la filière. Des débats très vifs se sont fait entendre. Il y a actuellement, il
faut le dire, un vrai problème de confiance entre les agences et leurs clients,
entre les agences et leurs fournisseurs… Il aurait peut-être fallu plus
s’attarder sur les raisons de la méfiance avant de chercher immédiatement des
solutions. Malgré cela, encore une fois, des contenus ont été produits et il
faudra faire un retour rapide aux participants.
Les Universités d’été de l’ANAé viennent prouver, une fois
de plus, que cette filière a un besoin cruel de réfléchir ensemble et de
prendre un peu de recul sur le quotidien. Cette 5e édition marque le
retour du travail et de la production de contenus, bien que ce soit la vocation
première et traditionnelle d’une Université d’été. Je pense que l’ANAé doit faire le choix de conserver ce cap.
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