La convention, ce rassemblement live des
forces la plupart du temps internes d’une entreprise, est le fondement de la
communication événementielle, le géniteur historique du secteur. Tous les
opérateurs du marché sont nés de l’organisation ou de l’accueil de conventions.
Les agences, auxquelles les entreprises, ont sous-traité la logistique, la
production et le contenu. Les prestataires, qui ont créé des offres, des
produits, des services… Les lieux, palais des congrès et hôtels gros porteurs
en tête, qui ont vu dans ce type d’événements un intéressant relais de
croissance et de communication.
Peu
d’évolutions
Trente ans après sa formalisation, le genre
perdure et connaît toujours le succès. La convention n’est pas si différente
aujourd’hui.
Même utilisation des outils du théâtre, du spectacle, même
inspiration des succès de la télévision, mêmes lieux, mêmes ménages
journalistiques ou artistiques... Peut-être que les techniques de communication
se sont améliorées, que la réflexion autour du message et du contenu a évolué,
est plus profonde, que le web a permis de mieux la préparer et de mieux
prolonger ses effets… Mais, dans les grandes lignes, rien n’a changé fondamentalement.
La
remise en cause de la relation manager/managés
La convention est un élément constitutif de la
stratégie de communication interne. Même quand elle est initiée par une
direction opérationnelle différente, elle reste un moment clé de la relation
entre les managers et les managés, entre les cadres dirigeants et leurs
collaborateurs. Plusieurs études récentes sont venues rappeler que cette
relation n’est pas au beau fixe. Je n’en citerai qu’une pour illustrer mon
propos, l’étude TNS Sofres réalisée en janvier 2012 pour Entreprises &
Médias, l’association des directeurs de communication. 59% des salariés
non-managers déclarent que l’entreprise ne répond pas à leurs préoccupations et
un sur deux ne fait pas confiance à sa direction pour l’informer.
La
nécessité d’une convention renouvelée
Le message passe donc beaucoup moins bien et
la relation manager/collaborateurs doit être améliorée. Loin de moi l’idée de
dire que l’immobilisme des conventions tant sur la forme que sur le fond est
l’unique raison de cette désaffection. Mais elle y participe certainement. Si
on est positif, on peut dire que le renouvellement de la convention est une
condition nécessaire, mais pas forcément suffisante, à l’amélioration des
relations sociales dans l’entreprise. Et tous les opérateurs, depuis les
conseils, les créateurs de contenus, en passant pas les lieux, ont un rôle à
jouer. J’appelle donc de mes vœux un Grenelle de la Convention
événementielle !
Quelques
rares pistes de réflexion
Au-delà de la plaisanterie, une profonde
réflexion sur ces rendez-vous essentiels de la vie de l’entreprise est
nécessaire pour plusieurs raisons :
-
le web 2.0 et bientôt 3.0 offre
déjà des interconnexions, par forcément pertinentes, mais qui existent,
s’affichera, avec l’amélioration des transmissions, comme un concurrent aux
conventions traditionnelles, quoiqu’en disent les professionnels qui crient,
haut et fort, que rien ne vaut la rencontre physique. Ils ont raison, mais
n’empêche…
-
si la convention, un outil qui
reste cher, ne répond plus aux objectifs de communication interne, les
décisionnaires, par ces temps difficiles, réorienteront leur budget. Et on en
revient au point précédent…
-
par ricochet, les investissements futurs
de beaucoup de prestataires et de lieux dépendent, pour certains, de l’avenir
des conventions…
Pour donner une nouvelle impulsion à la convention
et à la relation manager/managés, tout le monde est conscient qu’il faut de
nouvelles approches créatives. Des initiatives existent et j’y reviendrai dans
un prochain post…
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