L’espace public extérieur comme lieu d’événements… Jean-Luc
Mélenchon et sa (re)prise de la Bastille, Nicolas Sarkozy sur la place de la
Concorde ou François Hollande à Vincennes sont les derniers promoteurs en date de
l’événement de rue. À titre personnel, je me réjouis du succès populaire de ces
manifestations, indépendamment de toute considération politique ou de toute
polémique sur la participation.
Je pense même que le choix de réunir ses supporters hors les murs est un élément constitutif de cette réussite. Les marques ne s’y trompent d'ailleurs pas. Se prépare un nombre record de tournées cet été.
Je pense même que le choix de réunir ses supporters hors les murs est un élément constitutif de cette réussite. Les marques ne s’y trompent d'ailleurs pas. Se prépare un nombre record de tournées cet été.
2000-2010, une triste
décade
Depuis les célébrations du passage à l’an 2000 jusqu’à
Nature Capitale en mai 2010, offert à Paris par le « metteur en scène
d’arts de la rue » Gad Weil, les événements de rue populaires ont été
rares durant cette première décade du 21e siècle. Hormis quelques
expositions de trains (encore Gad Weil, pour la SNCF en 2003) ou d’avions (100
ans du Gifas par Magic Garden Agency en 2008) sur les Champs Élysées parisiens, les
initiatives événementielles sont rentrés à l’intérieur, favorisées par
l’éclosion de grandes salles du type stades, Zénith, Agora ou la réouverture de
lieux chargés d’histoires événementielles comme le Grand Palais. La crainte des
attentats, dans un contexte international compliqué, a aussi eu raison des donneurs
d’ordres et d’autorisations ainsi que des créateurs et des sponsors.
Le dispositif
gagnant : idée forte, événement public, médiatisation
Depuis Nature Capitale donc, l’espace urbain semble de
nouveau attirer les projets populaires d’envergure. Un Club de créateurs
d’événements grand public, regroupant 14 agences événementielles, a même vu le
jour en 2011 et récompense du Prix Raffut un « dispositif de communication
hors norme à destination du grand public ». Attribué à l’agence Double 2
en 2011, le prix a récompensé le M6 Mobile Mega Jump, le record du monde de
saut en roller depuis la Tour Eiffel par Taïg Khris. L’opération sera
d’ailleurs suivie du record du monde de saut en longueur en roller devant le
Sacré Cœur l’année suivante.
La mécanique de ces dispositifs, qui ont été récompensés par
de multiples trophées, a évolué et préfigure de l’événement de rue de
demain. On y trouve :
- un concept original, porté par une figure emblématique et
fédératrice,
- une communauté d’intérêt, un public de fans, qui se mobilise,
- une montée en puissance grâce aux médias sociaux et à la
puissance du web,
- un ou des sponsors qui y voient un contenu fort pour leurs marques, et qui financent,
- une collectivité territoriale qui adhère au projet et en
espère des retombées,
- un événement live sur l’espace public, scénographié,
- un média qui retransmet en direct l’opération,
- des images fortes qui permettent de faire durer
l’événement dans le temps.
Au-delà de tenter une analyse des clés du succès, je veux poser trois questions aux
professionnels. Comment garantir que la stratégie n’efface pas
l’émotion ? Est-il possible de satisfaire à la fois et au même moment le
spectateur qui fait le déplacement et le téléspectateur derrière son écran ? Comment se mesure un succès grand public ?
Une question que tu pourrais, par exemple poser à Gad Weil ! ;-)
RépondreSupprimerLes professionnels ne m'ont jamais apporté de réponses convaincantes, y compris sur le terrain. Jusqu'à aujourd'hui, la stratégie a quasiment toujours effacé l'émotion, les téléspectateurs ont toujours été privilégiés et le nombre de spectateurs a toujours été le seul critère du succès. Dommage !
Supprimer