Un type d'achats difficile à cerner
Plusieurs raisons concourent à cette résignation. D’abord,
les prescripteurs internes sont multiples et dispersés dans l’entreprise. Chez
un constructeur automobile, j’en ai compté jusqu’à 70 de premier ordre au siège
social. Il n’y a pas en outre de direction des événements transversale. Quand
elle existe, elle dépend alors de la communication et ne maîtrise donc pas les
événements organisés par les autres directions opérationnelles. Ou alors, elle
fonctionne comme une régie événementielle interne et ne gère que les
manifestations que le reste de l’entreprise veut bien lui soumettre. Difficile,
dans ces conditions, d’avoir un vrai contrôle budgétaire.
Par ailleurs, l’organisation de séminaires ou d’événements
est l’un des derniers prés carrés des collaborateurs qui en sont responsables, un temps suffisant pour leur faire oublier les contraintes du quotidien
professionnel, entre réunions, objectifs et reporting… Ensuite, pour un
événement stratégique qui implique la direction générale, les organisateurs
privilégient la satisfaction des dirigeants à la rigueur budgétaire. Pour
couronner le tout, je suis surpris par l’absence de mémoire événementielle dans
l’entreprise. Pas de bonnes pratiques à promouvoir, pas de mauvaises non plus
d’ailleurs…
Les stratégies sont à construire
Chez les acheteurs, l’événementiel fait de la résistance,
alors qu’aucune autre dépense n’échappe à leur rigueur. Cette situation arrange
tout le monde : depuis les entreprises, qui ne savent pas appréhender donc
préfère ignorer la réalité de ces dépenses, certes souvent utiles, jusqu’aux
opérateurs événementiels, agences en tête, qui, il faut l’avouer, ne pratiquent
pas une politique de prix très transparente ! La question est de savoir
jusqu’à quand ces postures perdureront-elle ? Jusqu’au moment où les
entreprises qui persisteront trouveront la bonne formule. Une formule qui
intègrera sans aucun doute un sourcing éclairé des professionnels du secteur (y
compris des prestataires), une collaboration interne forte entre les
opérationnels et les acheteurs, un référencement et une consolidation des
fournisseurs, des règles du jeu simples (qui définissent précisément les
prérogatives de l’acheteur, de l’opérationnel et des fournisseurs) et, pourquoi pas, un
accompagnement par des consultants spécialisés, véritables connaisseurs du
marché et de ses acteurs !
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