dimanche 21 septembre 2014

Show de La Défense : Les Petits Français ont bien saisi leur deuxième chance

Les Petits Français ont de la chance. Defacto, l’établissement gestionnaire de La Défense, leur a renouvelé sa confiance pour le spectacle multimédia de rentrée, que le quartier offre depuis 4 ans. Après « Espace », le spectacle de l'édition 2013 à mon avis particulièrement raté (insuffisances scénaristiques, narratives, artistiques, techniques…), en tous cas bien loin de ce qu’on peut attendre de ces experts du show grand public, personne n’aurait misé un caramel sur leur victoire lors de l’appel d’offres. Aucun annonceur, en événementiel, n’offre traditionnellement de deuxième chance. Defacto, si. Et bien leur en a pris.

Un show très réussi
Car l’édition 2014, qui s’est jouée vendredi 19 septembre, appelée « Ici… Ailleurs », a tenu ses promesses :
un scénario autour d'un voyage imaginaire et une narration simples et efficaces, en tous cas lisibles par le plus grand nombre (même si l’écriture des courts dialogues aurait peut-être méritée un peu plus de soin) ; des images travaillées, spectaculaires, de toute beauté (une mention spéciale pour le volcan qui introduit le spectacle), qui ont parfaitement exploité les hauteurs exceptionnelles de la Grande Arche, mais dont la diffusion (signée ETC, une garantie technique sur le coup meilleure que PRG l'année dernière…) aurait peut-être mérité un peu plus de puissance lumineuse et de contraste... Pas assez de budget, sans doute (qui est malgré tout passé de 300 k€ en 2012 à 430 k€ HT en 2013 et 2014). L’idée, inédite, de projeter les images sur les marches de la Grande Arche et sur la « grande toile » suspendue intérieure a donné un nouveau relief et un cadre original à cet écran d’un soir. Enfin, même si les choix musicaux se sont avérés un peu ternes dans la première partie, l’évocation de New York et la diffusion de l’« Empire State of Mind » d’Alicia Keys et Jay Z ont semblé donner un nouvel allant à un public concentré qui a alors commencé à esquisser quelques mouvements. Et toute la deuxième partie, plus énergique, a musicalement sonné juste. Le tout servi par une sonorisation parfaite.

Un design pyrotechnique jubilatoire
Enfin, une mention très spéciale aux séquences pyrotechniques, jubilatoires. Grand Final, auteur des feux d’artifices, qui, déjà d’après moi, avait sauvé l’édition 2013, a encore franchi un cap dans l’expression pyrotechnique. Leurs feux sont, comment dire, signifiants. Leurs contenus ont du sens, traduisent un message et sont simplement beaux. Grand Final, véritable designer pyrotechnique, prouve que la quantité de poudre tirée (un critère qui semble être le seul important aux yeux de beaucoup de décisionnaires, surtout dans les collectivités) importe peu quand la dimension artistique est forte. Selon moi, Grand Final est, avec Groupe F (auteur du très beau feu du 14 juillet cette année à Paris), l’un des tous meilleurs artificiers en France aujourd’hui, voire en Europe. À titre personnel, les deux me réconcilient avec l’art pyrotechnique, qui a du mal à se renouveler, alors qu’il jouit d’un pouvoir d’attraction exceptionnel.

« Apparences », l’édition 2012 conçue par Gil Chérel et réalisée par System Event, avait inauguré une tendance nouvelle dans les shows multimédia (cf. Le coup de jeune du "Son & Lumières"). La Défense tient désormais deux belles références. Espérons que les futurs travaux de la Grande Arche ne ralentissent pas la démarche créatrice engagée par Defacto.


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