Les agences de communication événementielle
évoluent donc dans un environnement compliqué (voir ici), accentué par la période économiquement
tendue que toute l’économie traverse.
En plus de cela, #2 l'attitude des donneurs
d’ordres ne facilite pas non plus leur structuration. Pour commencer, rappelons quand même que de leur
comportement et de leurs arbitrages en matière de dépenses de communication
dépendra en partie l’avenir du métier. Pour avoir une idée, il suffit
d’observer les clients matures en termes événementiels. Traditionnellement, les
constructeurs automobiles, les laboratoires pharmaceutiques et les maisons de
luxe et de cosmétiques sont considérés comme des bons indicateurs.
Des annonceurs qui se tendent mais qui restent ouverts
Côté fabricants de véhicules, on se cherche. Les
moyens dégagés pour les lancements sont globalement toujours aussi importants,
comme on le voit actuellement avec la Renault Twizy autour des Guetta, mais les
stratégies développées font de plus en plus appel au digital. Autre tendance,
le retour à une certaine fidélité. Toutes les marques du groupe Volkswagen, par
exemple, apparaissent comme plutôt loyales envers leurs agences. Audi par
exemple a contractualisé avec Double 2 pour les trois prochaines années,
après six ans passés avec Shortcut. Et Volkswagen est accompagné habituellement
par FC2. Du côté des conventions concessionnaires, ça a plutôt tendance à se
réduire et des initiatives sur le web sont privilégiées.
En ce qui concerne les labos, c’est le calme plat,
quand ce n’est pas zéro événement ! Les laboratoires ont, à la différence des
constructeurs automobiles, plutôt tendance à rompre toute contractualisation,
comme on l’a vu il y a deux ans chez Sanofi Aventis avec Publicis Events et
Meetings. Enfin, chez les maisons de luxe et les cosmétiques, les budgets plus
serrés n’ont pas réduit le nombre d’événements. Et ces entreprises n’hésitent
pas à sortir leur carnet de chèque quand il y a une bonne idée, une innovation,
un dispositif original… Les défilés de mode, événements stratégiques s’il en
est, n’ont pas vu leur budget baissé.
La tension des donneurs d'ordres
En conclusion, les annonceurs se cherchent et les
budgets se resserrent. Ces indécisions permanentes (des briefs qui
n’aboutissent jamais, des compétitions à 25 agences…) sont révélateurs de leur
état d’esprit : hésitation, comportement en dehors des pratiques
traditionnelles, stress dû pression hiérarchique et aux tensions sur le marché
de l'emploi… Mais je pense, et j’y reviendrai dans un futur post, qu’il y a
aussi une crise des idées chez les agences. Celles qui ont mis l’idée au centre
de leur offre ne semblent d’ailleurs pas touchées par la crise.
Autre considération, la dichotomie de la
professionnalisation des donneurs d’ordres. D’un côté, les responsables ont une
connaissance du marché qui s’approfondit. Ils connaissent les prix, grâce au
travail passé des directions achats, et n’hésite pas à parler stratégie avec
certains prestataires clés comme les traiteurs ou les prestataires techniques.
AU bout de la chaîne, les équipes opérationnelles sont jeunes, inexpérimentées
et mal formées. Ce qui perturbe souvent le relationnel annonceur/agence. Du
côté des achats, je pense qu’il y a un vrai recul de leurs compétences. Autant,
pendant ces cinq dernières années, leur boulot a été efficace, autant j’ai été
dernièrement surpris, chez un opérateur téléphonique et un labo, par la
méconnaissance du sujet : pas de sourcing, pas de benchmark, pas de valeur
ajoutée, pas de stratégie, pas de tentative de compréhension des structures de
coûts des partenaires événementiels, pas de travail avec les opérationnels…
Dans l'entreprise, il n'y a pas de mémoire événementielle et je trouve cela
tragique.
Un contexte et des clients difficiles...
Bref, la multitude des points de contacts et des
besoins pas clairs ou mal exprimés n’aident pas l’entreprise à structurer sa
consommation d’événements. La contractualisation reste encore une denrée rare.
Ce qui empêche, il faut le dire, les agences de se projeter et d’investir dans
les ressources humaines qualifiées, qui coûtent cher.
Avec un contexte compliqué, des clients compliqués,
des perspectives compliquées, quel positionnement pour une agence ?
Quelques pistes de réflexion dans le troisième post à venir…
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